Dürer considérait l’histoire de la Passion du Christ comme le sujet le plus digne d’être représenté. Il en produit trois cycles autour de 1510, deux sur bois et l’une sur cuivre. Le récit est toujours introduit par l’Homme de douleur, symbolisant le recommencement perpétuel de la Passion, au-delà des écrits des Évangiles. Cette suite au burin, de format allongé, se démarque par des perspectives très travaillées. De nombreuses figures sont réparties dans des espaces réduits, sur différents plans. Les scènes sont théâtralisées par des éclairages vifs en diagonales, mettant en lumière les personnages principaux du drame. De multiples détails permettent d’identifier chacun des acteurs et accentuent la complexité des images. Cette treizième planche présente le tombeau du Christ dans une composition audacieuse, avec une perspective oblique. Les rochers à l'arrière-plan ferment l'espace par un fond sombre et rendent possible le traitement en clair-obscur de cette scène extérieure. Le chapeau de feutre de l'homme vu de dos est un excellent exemple de la fascination de Dürer pour le rendu des matières. La Passion sur cuivre est la seule suite que Decker souhaite obtenir complète. Il achète les gravures planche par planche, notamment chez Klipstein & Kornfeld en 1961 et 1962. Il avait pu voir l’ensemble dans la collection de son ami le pasteur William Cuendet, qui l’avait acquis en 1948. À la réunion des deux fonds au sein du Cabinet cantonal des estampes, la Commission Decker décide de ne pas chercher les six planches manquantes, afin de respecter le principe de complémentarité des collections.

Cuvette : 117 x 74 mm (au trait carré) Support : 118 x 76 mm

Au recto, daté et monogrammé, dans l'image, en bas à droite, gravé dans la plaque: "1512/AD". Au verso, numéroté, en haut au milieu, au crayon: "24"; inscrit, à gauche au centre, au crayon: "111271"; inscrit, en bas au milieu, au crayon: "B15"