Admiré pour ses fabuleuses illustrations de la Bible, Gustave Doré était l’un des dessinateurs les plus renommés de son temps. La feuille ici présentée montre l’intérêt pour la couleur et la lumière d’un homme qui aurait voulu être célébré pour sa peinture. L’artiste travaillait souvent de mémoire, ou à partir de petites ébauches réalisées en plein air qu’il achevait ensuite à l’aquarelle, ou utilisait pour créer des œuvres plus grandes et plus abouties. Passionné par les Alpes suisses, en particulier les Préalpes surplombant Montreux et le Léman, il a pu écrire à propos de ces vues lacustres et montagneuses : « Ici nous passons toutes nos heures en face du plus magique et grandiose spectacle qu’il soit donné de contempler […]. C’est le tableau de l’infini ». (Lettre de Gustave Doré à une dame, Glion, 1879). Dans les paysages de Gustave Doré, la nature domine : la présence humaine y est réduite en général, sinon absente. Discrète, la femme accoudée vêtue de noir invite ici le spectateur à l’accompagner dans sa contemplation et sa rêverie mélancolique. Cette aquarelle, qui décrit le lac Léman et les Dents du Midi depuis la Riviera vaudoise, témoigne de l’intérêt de l’artiste pour les vues crépusculaires, notamment les effets des rayons du soleil couchant sur l’eau.

Support : 320 x 470 mm

Inscrit et signé, en bas à droite, à la plume et encre brune : "offert à Mr Vautier / G. Doré"